Aujourd’hui en plein expansion, le portage salarial est un concept de travail innovant. Rendu légal par l’ordonnance du 2 avril 2005, le portage salarial met en œuvre une relation tripartite entre le salarié porté, la société de portage et l’entreprise cliente. Malgré que les avantages de choisir le statut de porté dans une société de portage salarial soient des plus intéressants, il existe également des inconvénients à considérer. Voyons les points forts et les points faibles du portage salarial.

La sécurité du statut de salarié

La sécurité du statut de salarié fait partie des principaux avantages du salarié porté. En effet, grâce à son statut hybride, le consultant peut bénéficier des avantages sociaux classiques attribués normalement aux salariés. Comme il est lié à sa société de portage par un contrat de travail, il profite alors d’une protection sociale complète grâce notamment à une prévoyance qui couvre tout risque relatif à ses déplacements professionnels, à une assurance chômage qui le met à l’abri si son contrat de mission ne fait pas l’objet d’un renouvellement, à des congés payés, à des cotisations retraite, à une mutuelle complémentaire d’entreprise, et également à une assurance responsabilité civile professionnelle.

Une meilleure gestion du temps

Travailler sous le statut du portage salarial donne la possibilité de travailler à la maison pour la plupart du temps. Travailler à domicile est un moyen judicieux d’arrondir ses fins de mois grâce à un contrat de travail en CDI mais en même temps, le consultant porté a l’opportunité de mieux gérer son emploi du temps. Il peut s’accorder un peu de temps pour se consacrer à sa famille par exemple, ou pour vivre sa passion. En outre, en tant que professionnel autonome, il peut choisir son lieu de travail en fonction de ses besoins et opter par exemple pour un espace de coworking…

Un développement de son activité avec des risques minimisés

Grâce au portage salarial, le consultant peut développer son activité sans pour autant devoir créer une société ou s’inscrire au registre du commerce sous le statut d’indépendant. En outre, c’est la société de portage qui prend en charge la partie administrative et comptable du travail. Le salarié porté peut alors se concentrer pleinement sur son cœur d’activité et développer sa valeur ajoutée. Ce statut permet de se lancer dans une aventure entrepreneuriale sans prendre de risques inutiles tant sur le plan financier que sur le plan personnel.

Une indépendance dans le choix des clients

Le principe du portage salarial définit une certaine indépendance du salarié dans le choix de ses clients. En effet, il démarche lui-même ses clients et il négocie également ses propres conditions telles que la durée de la mission, la rémunération de la prestation… Par ailleurs, le consultant peut effectuer autant de missions qu’il le souhaite sans avoir de plafond de chiffre d’affaire à respecter.

Un certain coût à considérer

Les inconvénients étant toujours inévitables lorsque l’on parle d’avantages, le coût figure parmi les points faibles du portage salarial. Le coût du portage salarial se compose de certains éléments dont les commissions prélevées par la société de portage qui héberge les missions du consultant, les cotisations patronales versées par la société de portage et également les cotisations salariales prélevées sur les honoraires du consultant et versées par la société de portage.

La commission pour la société de portage peut tourner autour de 5 à 10% du chiffre d’affaire. Ce montant couvre les frais de gestion administrative, les assurances diverses… Quant aux cotisations patronales et autres cotisations sociales, elles peuvent grignoter jusqu’à 50% du chiffre d’affaire. Un montant plutôt élevé comparé aux cotisations versées par l’auto entrepreneur dont les charges sont d’environ 23% du chiffre d’affaire.

Mais à côté des avantages, un autre inconvénient majeur à ne pas négliger concernant le coût du portage salarial, consiste à une certaine opacité sur les commissions liées aux fiches de paie. Le calcul du coût n’étant pas encadré, certaines sociétés de portage intègrent des charges supplémentaires qui peuvent facilement faire passer la barre des charges à plus de 50%.

Des obligations à respecter

Dans un contrat de mission dans le cadre du portage salarial, il existe des obligations liées au portage qui incombent tant pour la société de portage que pour le salarié porté. Pour la société de portage, une de ses obligations consiste à dédier son activité uniquement au portage salarial. Pour le consultant en portage salarial, il doit prospecter lui-même sa clientèle et il doit également s’engager à remplir les conditions du contrat commercial de portage salarial. En outre, il doit également faire un compte rendu régulier de son activité à son entreprise de portage.

Un portefeuille clients incertain

Si le principe du portage salarial implique que le consultant a la charge de prospecter lui-même sa propre clientèle, le portefeuille client ainsi constitué ne lui appartient pas toujours. En effet, si elles ne le font pas toutes, quelques sociétés de portage salarial intègrent dans leur contrat, des clauses spécifiques qui interdisent aux consultants de « reprendre » leur clientèle s’ils créent un jour leur propre société.

Un petit formalisme à considérer

Malgré que les obligations et formalités administratives ou autres démarches comptables ne sont pas inclus dans une mission en portage salarial, il existe cependant un certain formalisme à considérer. Il s’agit de la signature d’une convention d’adhésion, de la signature d’un contrat de prestation avec le client à chaque nouvelle mission, de la signature d’un contrat de travail en CDI ou CDD avec l’entreprise de portage, d’un compte rendu d’activité mensuel à effectuer auprès de la société de portage pour l’informer du déroulement de la mission, du nombre d’heures de travail réalisées…