De plus en plus d’entrepreneurs testent la faisabilité de leur projet en passant par la case portage salariale, avant de lancer leur entreprise. Alors on se pose la question si cette manière de faire est vraiment intéressante, si on se base sur le principe même du portage salarial, et qu’est-ce qu’elle pourrait apporter pour le futur créateur ? Voici quelques éléments de réponse.

Le principe du portage salarial

Traiter un professionnel indépendant ou un entrepreneur à la manière d’un salarié, avec tous les avantages qui en découlent, telle est la ligne directrice du portage salarial.

En résumé, le professionnel en portage propose ses services à des entreprises clientes en négociant avec elles en toute indépendance les modalités de ses interventions. Une société de portage servira cependant d’intermédiaire entre ces deux entités, en mettant en place d’un côté un contrat de prestation avec l’entreprise cliente sur la base des renseignements donnés par le travailleur, et d’un autre côté un contrat de travail pour le salarié porté.

L’entreprise cliente versera alors les honoraires vers la société de portage qui à son tour va payer le professionnel sous forme de salaire, en y déduisant, à la même occasion toutes les charges sociales, salariales et patronales ainsi que les frais de gestion.

Les avantages du portage salarial pour les créateurs d’entreprise

En partant de ce principe, on peut alors dire que le portage salarial accorde la possibilité à l’entrepreneur d’exercer son métier sans qu’il soit obligé de créer son entreprise, avec toutes les charges administratives que cela implique. En effet, toute la partie administrative de sa mission est à la charge de la société de portage. A la même occasion, il dispose de plus de temps pour développer son activité et progresser dans ses prospections.

De plus, comme la durée maximale d’une prestation est de trois ans, et que le portage salarial peut être utilisé de façon récurrente sur une période plus longue, le créateur dispose du temps nécessaire pour le développement de son business tout en gardant le statut de salarié. Enfin, notons que la relation entre le porteur de projet et les entreprises clients se fait en étroite collaboration avec la société de portage.

Les coûts d’une telle approche

Il faut savoir que les sociétés de portage se rémunèrent par prélèvement de commission sur le chiffre d’affaires réalisé par le professionnel en portage. Ces prélèvements peuvent varier entre 5 et 12% du chiffre d’affaires selon les sociétés, avec en sus, la facturation des services administratifs complémentaires.

Ainsi, si on part du chiffre d’affaires initial, et qu’on y soustrait les charges sociales, salariales et patronales ainsi que le taux de gestion de la société de portage, le salaire net du porté s’élèvera donc aux alentours de 50% de ce qu’il facture à son client.

Toutefois, si le chiffre d’affaires du porté se développe, il lui est possible de négocier à la baisse le montant de la commission prélevé par la société de portage.

Le choix de la société de portage

Il est clair que parmi les nombreuses sociétés de portage, certaines seront plus avantageuses et intéressantes que d’autres. De manière générale, le porteur de projet doit comparer les critères suivants pour disposer de la société de portage qui lui convient le mieux :

• Les conditions de paiement du salaire, notamment si la société accepte d’avancer le salaire malgré le retard du paiement de la facture.

• Les conditions de recouvrement par rapport à l’entreprise cliente, surtout si il est pris en charge par la société

• Le calcul des commissions ou du taux de gestion

• Les prestations complémentaires proposées comme le secrétariat administratif, le standard téléphonique, l’accompagnement commercial, la formation, la mise en relation…

Les limites du portage salarial

Le portage salarial permet donc aux porteurs de projet de tester l’idée d’une éventuelle création d’entreprises surtout puisqu’il permet de se faire une idée précise sur les attentes du client, la concurrence, la configuration du marché, le niveau des prix, et les difficultés que peut rencontrer le projet.

Néanmoins cette démarche présente plusieurs limites. Par exemple, elle ne peut s’appliquer s’il s’avère nécessaire pour l’entrepreneur d’embaucher des travailleurs ou de sous-traiter une partie de l’activité afin d’atteindre les objectifs. Elle n’est pas également adaptée pour les projets qui nécessitent des investissements importants, et ne peut être utilisée dans le cadre d’activités réglementées comme la médecine ou l’expertise comptable.

En somme, lancer son entreprise grâce au portage salarial est une bonne idée et présente plusieurs avantages, mais ne convient pas à certains projets d’envergure. Pour de plus amples informations, il est possible de se documenter sur le site capital.fr.